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Élections en Ontario : 10 choses à retenir

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La première ministre réélue Kathleen Wynne (en rouge) en compagnie de ses parents à droite, et de sa conjointe, à gauche.

Le Parti libéral de Kathleen Wynne a remporté l’élection du 12 juin et formera un gouvernement majoritaire pour les quatre prochaines années. Le Conseil des ministres sera assermenté mardi prochain. En attendant, voici 10 choses à retenir et à surveiller après cette élection (sans ordre particulier) :

1. Ontario : province ouverte et tolérante
Les Ontariens ont élu pour la première fois une femme comme première ministre (en retard sur d’autres provinces, c’est vrai). Mais Kathleen Wynne devient également la première chef de gouvernement élue ouvertement gaie de tout le Commonwealth. Sans que ce soit un enjeu durant la campagne. Vous souvenez-vous d’André Boisclair?

2. La chance du débutant
C’est la première fois en 43 ans qu’un chef de parti recrue remporte une majorité en Ontario (depuis Bill Davis en 1971). La recrue conservatrice Frank Miller a remporté une minorité en 1985, avant d’être renversée trois mois plus tard par une alliance libérale/néo-démocrate. Au Québec, Jean Charest, Jacques Parizeau et Pauline Marois ont également échoué à leur première tentative. Philippe Couillard a réussi, tout comme Christy Clark en Colombie-Britannique et Alison Redford en Alberta.

3. Dynastie en formation
C’est la concrétisation d’une dynastie libérale en Ontario. Après ce mandat de quatre ans, les libéraux auront été au pouvoir pendant 15 ans (de 2003 à 2018). Ils ont également réussi à changer de chef en cours de mandat et à se faire réélire. Du jamais vu en Ontario depuis la « Big Blue Machine » conservatrice, qui a gouverné la province pendant 42 ans de 1943 à 1985.

Tim Hudak annonce sa démission comme chef conservateur le soir de sa défaite.

4. Déclin de l’idéologie de droite
Non seulement les conservateurs font chou blanc pour une quatrième élection d’affilée depuis l’ère de Mike Harris (1995-2003), mais ils sont depuis incapables de faire une percée convaincante dans la ville de Toronto. La capitale leur échappe, le pouvoir aussi. Au total, la « droite » a été au pouvoir en Ontario pendant seulement 8 des 30 dernières années. En contrepartie, au fédéral, le PCC détient présentement 73 des 106 sièges.

5. « Back to the future? »
Certains y voient un signe que l’économie ontarienne en transition entraîne une transformation de l’échiquier politique. Mais il faut également se rappeler que la fameuse « Big Blue Machine » au pouvoir pendant 42 ans était idéologiquement beaucoup plus centriste,  plus « Red Tories » que les récentes incarnations du PC sous Mike Harris ou Tim Hudak. La course à la direction à venir sera l’occasion pour les membres de décider s’ils veulent réaffirmer l’adjectif « progressiste » dans le Parti progressiste-conservateur.

6. Gauche caviar c. New Labour
Le NPD a perdu des circonscriptions torontoises qu’il détenait depuis des décennies, au profit des libéraux. La tendance plus populiste du NPD, sous la gouverne de la chef Andrea Horwath, lui a cependant permis de faire des gains dans des régions ouvrières à l’extérieur de Toronto (Windsor, Oshawa, Sudbury). Il faudra voir au cours des prochains mois si la base socialiste et urbaine du NPD va déserter le parti, ou se rallier à sa chef et adopter la nouvelle vision, qui poursuit la transformation entreprise sous Jack Layton au fédéral.

La chef du NPD Andrea Horwath devant la statue de Jack Layton à Toronto.


7. Stimulus économique
Avec une majorité en main, les libéraux ont les coudées franches pour investir des milliards de dollars dans le transport en commun, la création d’emploi, la santé et l’éducation, et pour mettre sur pied un régime de retraite ontarien semblable à la Régie des rentes du Québec.

8. …mais contrainte budgétaire
L’Ontario doit également éponger un déficit de 12,5 milliards de dollars. Le budget qui sera déposé le 2 juillet contiendra des compressions importantes (un total de 3G$/3 ans) dans la fonction publique et le secteur parapublic. Et une réforme en profondeur des régimes de retraite publics. Comme au Québec, il faut s’attendre à un soulèvement des syndicats au cours des prochains mois.

L’ex-premier ministre Dalton McGuinty témoigne au comité parlementaire.

9. Le « Watergate » ontarien
Des enquêtes criminelles de la police provinciale sont toujours en cours. Des anciens bras droits de l’ex-pm libéral Dalton McGuinty sont soupçonnés d’avoir effacé le contenu d’ordinateurs du gouvernement, afin d’éliminer des documents compromettants en lien avec l’annulation de deux centrales au gaz qui a coûté 1 milliard aux contribuables. À surveiller pour voir si ça mènera à des accusations.

10. Transparence ou limiter les dégâts?
Cette controverse des centrales au gaz faisait l’objet d’une enquête d’un comité parlementaire. Elle a été interrompue par la dissolution de la chambre. Kathleen Wynne a déjà promis de reconstituer le comité pour l’écriture du rapport. Mais des témoins-clés qui devaient comparaître pourraient ne jamais le faire. Pourquoi? Avant les élections, les partis d’opposition contrôlaient les procédures au comité. Maintenant, ce sont les libéraux majoritaires qui décident. Les libéraux voudront-ils essayer de limiter les dégâts, ou au contraire, feront-ils preuve de transparence?


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